Interview politique avec Mr Hamada Madi Boléro 1 ) Blog Ridja : Le président Ikililou Dhoinine a rencontré son homologue français le...
Interview politique avec Mr Hamada Madi Boléro


1 ) Blog Ridja : Le président Ikililou Dhoinine a rencontré son homologue français le 21 juin 2013 à l’Élysée. Nombreux sont ceux qui pensent que la question de Mayotte n'a pas été au menu de la discussion. Que répondez-vous aujourd’hui ?
Hamada Madi Bolero : Et pourtant ce fut à 90% la question abordée par les deux Chefs d’Etat. Durant tous les rounds de négociations au Quai d’Orsay, c’est autour de cette épineuse question que nos débats se sont focalisés. Et enfin, du second paragraphe de la déclaration de Paris où les deux Présidents s’accordent à dire qu’entre les Comores et la France « un différend, apparu depuis l’accession des Comores à la souveraineté en vertu des principes universels de la Charte des Nations Unies, et des normes internationales relatives à l’accession à l’indépendance des anciennes colonies, a affecté les relations historiques entre les deux pays, au dernier paragraphe qui stipule qu’« afin d’éviter les drames humains qui se produisent au large des quatre îles… », Il serait tout de même curieux que l’on ne puisse pas comprendre que c’est aussi Mayotte dont il s’agissait.
2 ) Blog Ridja : vous avez effectué trois voyages avec une commission Ad hoc pour préparer le voyage du président le 21 juin 2013. Pouvez nous dire un peu plus par rapport à ces trois voyages ?
H.M.B : Disons les choses encore plus clairement : pour parvenir à la rédaction et à la signature d’un document bilatéral d’une grande importance, les deux partenaires, en principe, se rencontrent autant de fois que les circonstances l’exigent et c’est ce qui s’est passé au Quai d’Orsay en trois séances. Les discussions ont été laborieuses ! Le Chef de l’Etat en s’adressant à la Nation le 6 juillet sera plus explicite sur le déroulement de celles-ci ainsi que sur sa conception !
3 ) Blog Ridja : Quelle est l’approche du gouvernement comorien pour résoudre le problème des kwassa kwassa ?
H.M.B: Il n’y a pas d’approches en ce sens que le Gouvernement de la République est responsable de la sécurité des personnes et de leurs biens y compris ceux qui voyagent en mer. Il est hors de question dès lors que nous avons mis en place le nouveau corps de l’armée qui est la Garde-côtes comorienne en place, de rester indifférent aux drames qui se produisent en mer autour de nos quatre îles si les causes sont liées à l’insécurité des moyens utilisés par les usagers. Au département de la défense en collaboration avec les autorités insulaires de Mwali, de Ndzouwani, de Maoré et de Ngazidja, nous avons mis en place tout un dispositif de sécurité maritime et de secours en mer. Nous ne nous intéressons à la destination que prennent les bateaux ou pirogues ou Kwassa, mais plutôt aux conditions de sécurité qui, la plupart de temps ne sont pas conformes aux normes nationales.
4 ) Blog Ridja : Est -ce que les deux chefs d’Etat pensent à la suppression du visa Balladur ?
H.M.B : Je le confirme d’autant que cela reste une option pour éviter sinon baisser ostensiblement la probabilité d’accidents en mer. En plus, pour la partie comorienne, cela est conforme au droit élémentaire de libre circulation des personnes et de leurs biens.
5 ) Blog Ridja : Comment va se concrétiser cette nouvelle politique de coopération régionale ?
H.M.B : D’ores et déjà, tel que stipulé dans la déclaration, tout doit être fait pour rapprocher les comoriens de quatre îles qui constituent une unité géographique, culturelle et identitaire. Permettre à ce que les acteurs économiques par exemple de quatre îles se retrouvent comme les jeunes et tous les acteurs de la vie.
6 ) Blog Ridja : comment expliquez-vous que le dossier Mayotte est géré directement par la présidence au détriment du Patron de la diplomatie comorienne ?
H.M.B : Il n’y a pas de dossier de Mayotte. Il y a deux Etats, Comorien et Français, liés par l’histoire, la culture et le sang. Entre ces deux Etats, Membres de la Communauté des Nations, il y a un différend territorial dénommé « Mayotte ». Cette question est nationale et le Chef de l’Etat qui est le Garant de l’intangibilité de nos frontières, la gère conformément aux prérogatives constitutionnelles que lui a dévolu la constitution de l’Union des Comores. Le Chef de l’Etat, parfois, dans l’exercice de ces prérogatives, peut désigner des personnes ou des commissions pour s’occuper d’un sujet spécifique dans un domaine très large. C’est dans ce cadre que parfois, le cabinet du Président de la République est chargé d’une mission spécifique et bien sûr le département concerné en est informé et consulté. Ceci est une règle générale partout.
7 )Blog Ridja : Entant que Chargé de la défense, Comment expliquer la montée de la criminalité aux Comores ?
H.M.B : Voyez-vous, même vous-mêmes, faites la même chose : je suis Chargé de la défense pas Ministre de la Sécurité intérieure qui chez nous s’appelle Ministère de l’Intérieur. Soit, permettez-moi de contester le mot « MONTEE » pour deux raisons : La première, vous ne présentez pas des statistiques alors que le Ministère de l’Intérieur en dispose et elles ne sont pas meilleures, je l’admets mais elles ne constituent pas, à mon avis, une « montée » de la criminalité. Lorsqu’on parle ailleurs de cela, le monde entier est au courant. La deuxième, les services chargés de la sécurité des personnes en Union des Comores renforcent chaque jour leurs capacités d’actions et de renseignements et à part quelques cas isolés, la situation s’améliore même si beaucoup reste à faire. Le Ministre de l’Intérieur est à pied d’œuvre et quotidiennement ses services démantèlent des réseaux de malfaiteurs…
8 ) Blog Ridja : Pourquoi la lutte contre la corruption déclenchée par le chef de l'Etat ne produit toujours pas de fruits ?
H.M.B : Le dispositif se met en place et rassurez-vous, pour ne pas se tromper, les dossiers sont étudiés profondément et le moment venu, les résultats seront palpables et nous n’en sommes loin.
9 ) Blog Ridja : Vous n'arrivez pas à être élu par les Mohéliens. Comment expliquez-vous cet état de fait ?
H.M.B : Je me demande toujours pourquoi à chaque fois, dois-je répondre à cette question alors qu’à Mohéli, Anjouan et Ngazidja, plusieurs personnalités politiques qui se présentent à des élections ne sont toujours élues ! Etes-vous intéressés par exemple à mes aînés de Mohéli qui ont toujours raté leur élection ou même qui les auraient gagnées dans des circonstances étranges ?
Pour terminer, je suis démocrate et je pense donc que la population de ma circonscription ne me juge pas capable de diriger ce à qui j’ai aspiré en me présentant devant eux. Quant à la population mohélienne en général, la première fois j’ai présenté un candidat à la présidence de l’île et il a gagné alors que j’étais Premier Ministre. La seconde fois, je me suis présenté aux primaires de l’élection présidentielle contre neuf autres et voici, pour rappel les résultats que je ne juge pas si mauvais : Ikililou Dhoinine: 3879 voix 26,97% (1ER) Mohamed SAID FAZUL: 3114 voix 21.65% (2ème). BIANRIFI TARMIDHI: 1569 voix 10.90% (3ème). Abdou Djabir: 1343 voix 9,33% (4ème). Said Dhoifir Bounou : 1163 voix 8,08% (5ème).Hamada Madi: 1070 voix 7,43% (6ème). Mohamed Larifou Oukacha 994 voix 6.91% (7ème). Mohamed Hassanaly 527 Voix 3.66% (8ème). Adoulhakim Said ALLAOUI 241voix 1.48% (9ème) et Zaharia Said: 68 voix 0,47% (10ème).
Que dire ? Je lis souvent sur certains blogs que j’aurais obtenu 3% mais bien sûr l’essentiel est que certains de mes aînés en politique chez moi et à qui j’ai un très grand respect, ont obtenu des bons résultats que moi et en tant que politique, je dois convaincre encore.
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