C’est en présence du Directeur de Cabinet du Chef de l’Etat, Chargé de la Défense, M. Hamada Madi BOLORO qu’a eu lieu la cérémonie de clôt...
C’est en présence du Directeur de Cabinet du Chef de l’Etat, Chargé de la Défense, M. Hamada Madi BOLORO qu’a eu lieu la cérémonie de clôture des stages : CM2, APJ , DIO, contre-piraterie maritime, et formation tactique d’intervention, ce matin à l’Ecole nationale des Forces Armées et de la Gendarmerie (ENFAG).

Honorables Invités,
Mesdames et Messieurs,
Madame, Messieurs,
Madame, Messieurs,
Madame, Messieurs,
Madame, Messieurs,

Le Président de la Cour Suprême, Son Eminence le Grand Mufti, du Chef de l’Etat Major de l’And, des Membres du Gouvernment et du Cabinet présidentiel, le Secrétaire Général à la Présidence de la République, le Représentant de l’Ambassade de France, de nombreux Officiers, Sous - Officiers et Hommes du rang de l’AND, et de plusieurs personnalités ont également honoré de leur présence cette cérémonie.
Après la revue des troupes, deux allocutions ont été prononcées : celle du représentant de l’Ambassade de France et celle du Directeur de Cabinet qui ont tous salué les efforts déployés et par les formateurs et par les militaires bénéficiaires des différentes formations.
Dans son discours, le représentant de l’Ambassade de France a expliqué que la tenue de ces fréquentes formations constitue un signe de la solidité des relations qui unissent l’Union des Comores et le France en matière de défense. Il a expliqué que c’est la deuxième fois que des instructeurs français ont dirigé des formations de ce genre et qu’il souhaite que les formateurs soient bientôt de nouveau là, pour parachever la formation des militaires comoriens.
Pour le Directeur de Cabinet, c’est un nouveau pas qui vient d’être franchi aujourd’hui par les militaires comoriens et qu’il leur reste à mettre en pratique tout ce qu’ils viennent d’acquérir.
M. Hamada Madi BOLERO a estimé qu’à l’issue de ces formations, les militaires comoriens sont à même de remplir avec succès des missions qui n’étaient jusqu’alors pas à leur portée.
« Cela est prometteur et nous ne pouvons que souhaiter bonne chance aux récipiendaires », a conclu le Directeur de Cabine.
Nous vous proposons ci-après l’intégralité de son intervention.
L’Ecole Nationale des Forces Armées et de Gendarmerie, ENFAG, sous l’autorité du Chef de corps, le Colonel Halidy Charif, est, dans le jargon des professionnels, un corps de soutien comme l’est le Service de Santé Militaire (SSM), un autre corps de notre Armée dont le champs d’application dépasse pratiquement le seul cadre militaire.
Le rôle de ce corps, de l’Armée Nationale de Développement, l’ENGAG, est de préparer, d’initier mais également de renforcer les capacités des hommes et des femmes militaires et des personnels civils et militaires de l’Armée.
Sans l’ENFAG, il est certain que plus tard, l’on constaterait un décalage grave et dangereux entre la réalité du terrain et ceux dont incombe la responsabilité de notre sécurité.
A partir de ce constat, Madame, Messieurs, convenez avec moi que nous avons tout simplement le devoir d’apporter tout notre soutien au Colonel Halidy Charif qui se bat quotidiennement pour que les conditions nécessaires à l’apprentissage dans cette Ecole soient remplies.
D’ores et déjà, je voudrais rassurer le Chef de ce corps de la détermination du Chef Suprême des Armées, Docteur Ikililou Dhoinine et de tous les départements ministériels, à consolider les acquis, à les fructifier par le biais d’une coopération multiforme et multisectorielle avec nos partenaires, mieux encore à imaginer d’autres perspectives incluant des formations pour des fonctionnaires civils.
Aujourd’hui, le département de la défense, en collaboration avec l’Etat-major de l’Armée Nationale, à partir de maigres moyens dont ils disposent, essaie tant bien que mal à apporter le soutien nécessaire aux responsables de l’Ecole.
Comme vous le savez, ce sont tous les corps de l’Armée, unis et solidaires, qui forment ce que nous appelons Armée Nationale de Développement sous la direction du Colonel Issouf Idjihadi à qui je rends hommage du travail déjà accompli.
Chaque corps avec à sa tête un Officier militaire, a ses missions spécifiques conformément à la législation en vigueur.
Pour l’Ecole Nationale des Forces Armées et de Gendarmerie, ENFAG, deux missions lui sont assignées : La première comme corps de soutien, est une mission de soutien des unités de l’Armée nationale.
En effet, c’est à l’Ecole de réparer le matériel roulant militaire qui serait en panne afin que celui soit le plus vite possible opérationnel avant que les besoins s’expriment avec gravité. C’est à l’ENFAG de soutenir les constructions ou réhabilitations des casernes, d’aider leur électrification comme à la construction des mobiliers devant y servir.
Pour cette première mission, notre Ecole, sous l’autorité du Colonel Halidy Charif, a aussi besoin de nos partenaires qui, il faut le souligner, ne nous ont jamais abandonnés et je leur exprime ici toute notre reconnaissance.
A titre d’exemple, après avoir construit un laboratoire de langue anglaise, les Etats-Unis d’Amérique l’ont équipé et aujourd’hui, nos militaires comme les civils apprennent ici les rudiments de cette langue sans laquelle, avouons-le, il est difficile de se déplacer dans le monde.
Le Système des Nations Unies a fourni à l’école un lot de matériel informatique et nous permis de réhabiliter et de construire des salles de classe et des dortoirs dans le cadre de la Réforme de la Sécurité.
Je voudrais d’ailleurs saisir cette opportunité pour saluer cette coopération bi et multilatérale qui nous réconforte dans la politique du Chef de l’Etat à rapprocher davantage notre pays à ses partenaires traditionnels conformément à notre stratégie globale pour la sécurité internationale.
La seconde mission de l’ENFAG, et c’est la raison de cette cérémonie d’aujourd’hui à laquelle vous êtes venus si nombreux et qu’au nom du Département de la Défense, de l’Armée Nationale de Développement et de l’Etat-major, je vous présente nos très sincères remerciements, la seconde mission disais-je, est la Formation.
En effet, il serait inconcevable que dans un monde qui change perpétuellement, dans un contexte de globalisation si complexe, une Armée qui se veut dernier rempart et gardien des libertés publiques et des droits humains universels, ne se recycle pas pour être en mesure d’accompagner les nouvelles formes que prennent justement les maux identifiés et contre lesquels elle a été conçue.
Ces évolutions du mauvais côté et qui n’ont pas toujours été favorables à la sécurité des personnes et de leurs biens, nous obligent à les identifier, à considérer, à les étudier, mais surtout à y apporter des réponses appropriées.
Qu’ils prennent la forme du terrorisme qui menace toutes les sociétés éprises de paix et de liberté, qu’ils se métamorphosent en piraterie, qu’ils deviennent des crimes en bandes organisées avec comme couronnement vente de drogues, viols, coups et blessures et même assassinats, qu’ils aient évolué en menace contre l’organisation même des structures de l’Etat comme ce que le pays a failli revivre il y a quelques semaines, ces maux doivent être éradiqués.
C’est pourquoi, ce volet formation de l’ENFAG est presque indissociable de l’action de notre armée.
Nous délivrons aujourd’hui des diplômes d’Agent de Police Judiciaire et Certificat Militaire du second Degré à ceux qui viennent de terminer ici leurs stages.
Pour les premiers, conformément à l’article 20 du code de Procédure Pénale, ils auront pour missions de seconder dans l’exercice de leurs missions, les Officiers de Police Judiciaire, de constater les crimes, les délits et contraventions et d’en dresser les Procès-verbaux.
Mais aussi, en tant qu’auxiliaire de justice, ils vont devoir recevoir par procès-verbal les déclarations qui sont faites par toutes personnes susceptibles de leur fournir des indices, preuves et renseignements sur les auteurs et complices des infractions.
Agents de Police Judiciaire, ou APJ pour parler désormais ce qui devient votre langage, la formation que vous venez d’obtenir vous permettra de mieux préparer le dossier devant être présenté au parquet. Rappelez-vous que conformément au code de procédure pénale qui doit désormais devenir votre livre de chevet, vous n’avez pas qualité par exemple pour décider des mesures de Garde à vue comme parfois cela pourrait se faire croire. Je vous exhorte à respecter scrupuleusement la loi.
C’est après leur admission dans le corps de la gendarmerie que les militaires sélectionnés suivent une formation multidisciplinaire à l’ENFAG dont le but est l’apprentissage des rudiments du droit pénal spécial, du droit pénal général et de la procédure pénale.
Après l’obtention dudit diplôme, ils vont devoir prêter serment auprès du tribunal et seront par la suite affectés dans les différentes unités où ils exerceront en qualité d’enquêteurs dans les brigades territoriales, de recherche, routière ...
Quatre ans après, ils seront en droit de se présenter à l’examen d’Officier de Police Judiciaire et cette fois ci ils seront des OPJ et non APJ.
Agents de Police Judiciaire, au nom du Gouvernement de la République, je vous souhaite bonne chance.
Ensuite, d’autres militaires obtiendront aujourd’hui leur Certificat Militaire du 2ème degré (CM2).
Cette formation fut destinée aux militaires de l’Armée Nationale titulaires du Certificat Militaire du 1er degré (CM1) obtenu par ceux qui ont satisfait à une première instruction.
Le but rechercher ici est de faire acquérir aux Sous-Officiers Supérieurs, qui sont les Adjudants, Adjudants-chefs et Majors, les aptitudes nécessaires pour commander une section de combat. C’est pourquoi ils ont appris dans ce cadre, le Combat, l’Armement, la Topographie, le Secourisme et la Correspondance militaire.
Qu’ils en soient félicités et je vous souhaite, à vous aussi, bonne chance.
Hier lors de la prise du commandement de la gendarmerie par le nouveau Commandant de ce corps, j’ai parlé de l’importance que le Chef de l’Etat, Docteur Ikililou Dhoinine, du Gouvernement de la République et du Département de la Défense, attachent à la coopération entre notre pays et ses partenaires.
J’ai aussi rappelé la signature par les Gouvernements comoriens et français précédents et la ratification par l’Assemblée de l’Union des Comores et l’Assemblée Nationale française il y a quelques mois, confortés par les promulgations par décrets présidentiels des Présidents comoriens et français de l’accord de partenariat de défense entre notre pays et la France.
Je voudrais juste rappeler les objectifs de ce partenariat définis dans l’article 2 dudit accord qui stipule « Par le présent accord, et dans le respect de leurs engagements internationaux, les Parties s’engagent dans un Partenariat de défense, afin de concourir à une paix et une sécurité durables sur leur territoire ainsi que dans leur environnement régional respectif.
Dans la perspective de la constitution de la Force Africaine en Attente, les Parties peuvent décider d’un commun accord d’associer les contingents nationaux d’autres Etats africains à certaines activités initiées dans le cadre du présent accord, en concertation avec les organisations régionales concernées... ».
L’article 4 définit les domaines et les formes de la coopération en matière de défense entre l’Union des Comores et la France, qui sont : « Echanges de vues et d’informations relatifs aux risques et menaces à la sécurité nationale et régionale ; Organisation, équipement et entrainement des forces, le cas échéant par un soutien logistique et des exercices conjoints ; Organisation de transits, de stationnements temporaires, d’escales aériennes et maritimes ; Organisation et conseil aux forces mettant en œuvre des actions de formation, de soutien technique et la mise à disposition de coopérants militaires techniques français ; Organisation et conseil aux forces dans le domaine de la sécurité maritime ; Formation des membres du personnel comorien par leur accueil ou leur admission en qualité d’élève ou stagiaire dans les écoles de formation militaires françaises ou soutenues par la France ; Toute autre activité convenue d’un commun accord entre les Parties en fonction de leurs intérêts communs.
C’est donc en conformité avec les objectifs tels que définis dans cet accord que le Peloton d’Intervention de la Gendarmerie Nationale (PIGN) vient de terminer une formation dispensée par les militaires français auxquels je voudrais, au nom du Gouvernement comorien, exprimer toute notre reconnaissance. Cette unité comorienne est de très récente création. Elle compte 50 militaires dont 4 filles.
Elle est créée au sein de l’Armée Nationale pour faire face à des situations extrêmes. Elle peut donc être amenée à venir en renfort des unités territoriales lorsque les circonstances l’exigent.
Fondamentalement le PIGN intervient dans le cas d’interpellations d’individus dangereux ou forcenés ; intervention en milieu hostile ; protection rapprochée de hautes personnalités ; escorte de fonds ; libération d’otages, gardes des sites sensibles ; intervention au maintien ou rétablissement de l’ordre ; défense opérationnelle du territoire en cas d’agression grave du territoire ou lorsque les institutions de la République sont menacées.
La formation qui a donc été dispensée et c’est le 2ème stage dans la catégorie, avait pour but d’apprendre aux stagiaires, les techniques d’intervention lorsque ces différents cas se présentent.
Permettez-moi de juste dire quelques mots sur les formateurs français. Ce groupe de formateurs dont le professionnalisme ne souffre aucunement pas, est constitué de militaires ayant servi dans des unités d’élite de l’Armée française, le GIGN par exemple, dont les compétences sont mondialement reconnues.
Aussi, nos amis militaires français ici présents et toujours en conformité avec les objectifs de l’accord de partenariat, ont dispensé pour nos militaires des instructions techniques en informatique.
Il s’agit de mise en réseau des postes de sites sur les 3 îles (FCD, Gendarmerie, Service de Santé militaire et Etat-major). Analyse des besoins en moyens de transmission. Installation de 20 postes informatiques offerts par les Forces Armées de la Zone Sud de l’Océan Indien (FAZOI) et la formation des personnels de l’AND qui travaillent au secrétariat.
Cette mission a été assurée par 3 personnels des FAZOI provenant de la Direction Interarmées des Réseaux d’Infrastructures et des Systèmes d’information de la Réunion. Une autre mission viendra prochainement pour la formation et le maintien en condition opérationnelle des moyens de transmission radio.
Et pour terminer enfin, le nouveau corps dont le Chef de l’Etat vient tout juste d’inaugurer les locaux de son Quartier Général, la Garde-Côte Comorienne, est elle aussi, la vedette du jour.
En effet, notre partenaire la France, par le biais de ses militaires, vient de débuter l’instruction commando contre la piraterie maritime.
18 personnels des Forces Armées de la Zone sud de l’Océan Indien (FAZOI) ont dispensé cette instruction au profit de 60 militaires de la Garde-Côte Comorienne.
Il fallait former les militaires comoriens de la Garde-Côte aux techniques d’intervention en mer, au pilotage du chaland, des vedettes et des zodiacs et à l’entretien des moteurs.
Aussi, il fallait qu’ils apprennent les techniques d’embarquement, de débarquement, d’abordage, d’interception et contrôle de navires et de sauvetage en mer.
Je dois exprimer ici au nom du département de la défense et de la Garde-Côte, toute notre tristesse pour l’accident qui s’est produit lors de cette instruction. Nous avons enregistré une blessée grave. Le Service de Santé Militaire est chargé par l’Etat-major de trouver avec notre partenaire les voies et moyens pour son prompte évacuation. Que ses proches enregistrent ici toute commisération.
Permettez-moi Madame, Messieurs, au nom du Cabinet du Président de la République, Docteur Ikililou Dhoinine, au nom du Département de la Défense, du Ministère de l’Intérieur, de l’Etat-major de l’Armée Nationale de Développement, au nom des Officiers, Sous-Officiers, Militaires du Rang, personnels Civils et Militaires de l’Armée Nationale, d’exprimer à l’endroit du Gouvernement français, représenté ici par Dominique HOMA, Premier Conseiller à l’Ambassade de France auprès de l’Union des Comores, et les Militaires instructeurs français ici présents, toute notre amitié et lui rassurer de notre détermination, notre engagement à concourir à la consolidation de ce partenariat pour la défense de notre pays et la sécurité des personnes et de leurs biens.
Vive la République, Vive l’Armée Nationale de Développement, Vive la Coopération Internationale,
Je vous remercie.
Beit salam
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